Shadow IT, dette applicative, duplications : ces symptômes d’un SI qui souffre

L’apparition d’applications non recensées dans les systèmes d’information n’est pas un phénomène marginal. Selon une étude de Gartner, plus de 30 % des dépenses informatiques des entreprises échappent désormais au contrôle des directions informatiques. Cette évolution s’accompagne d’une multiplication des outils redondants et d’une dette applicative croissante, générant des risques opérationnels et de conformité.
La prolifération de solutions non maîtrisées témoigne d’un déséquilibre persistant entre l’agilité recherchée et la gouvernance effective. Des réglementations comme le RGPD imposent pourtant des contraintes strictes sur la gestion des données, accentuant la nécessité d’un pilotage rigoureux des actifs numériques.
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Plan de l'article
- Quand le shadow IT, la dette applicative et les duplications révèlent les failles de la gouvernance des données
- Comment distinguer de simples symptômes d’une véritable crise du système d’information ?
- Bonnes pratiques, outils et réglementations : renforcer durablement la gouvernance des données en entreprise
Quand le shadow IT, la dette applicative et les duplications révèlent les failles de la gouvernance des données
Progressivement, les responsables informatiques sentent leur autorité sur le paysage numérique leur glisser entre les doigts. Le shadow IT se faufile à travers les réseaux : applications installées sans avis du service IT, solutions métiers adoptées à la volée par les équipes, le tout loin de tout arbitrage. Ce qui ressemble à une quête d’efficacité engendre surtout un terrain miné pour la gouvernance des données et multiplie les risques de non-respect des normes, en particulier dans les secteurs fortement régulés.
Au fil du temps, la dette applicative grossit et laisse le système d’information prendre des allures de patchwork : codes disparates, couches successives, référentiels qui se multiplient. La duplication d’outils et de bases, décidée bien souvent sans coordination globale, instille une confusion chronique. Les données perdent peu à peu de leur fiabilité, les indicateurs se brouillent, et les applications se retrouvent prisonnières de circuits d’échange aussi nombreux qu’illisibles.
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Une photographie claire du SI peut révéler des angles morts majeurs : manque d’harmonisation, absence de gouvernance centralisée, documentation éparpillée, voire défections dans le choix des solutions. Chacun de ces signaux signale qu’il ne s’agit plus d’accidents isolés, mais d’une construction fragile, où la gouvernance de la source vacille.
Pour mieux cerner le phénomène, plusieurs signes doivent retenir toute l’attention :
- Explosion d’applications non validées ni recensées
- Multiplication des référentiels de données, parfois contradictoires
- Baisse perceptible de la qualité des outils, avec des incohérences métier toujours plus fréquentes
Restaurer la confiance dans l’environnement numérique implique une reprise en main des données, accompagnée d’une application stricte des politiques internes. Les difficultés, mises à nu par la pression réglementaire et l’exigence constante de qualité, imposent de revoir en profondeur les schémas de gouvernance.
Comment distinguer de simples symptômes d’une véritable crise du système d’information ?
Le système d’information ne s’écroule pas d’un coup. Ce sont d’abord des signaux ténus qui apparaissent : un projet enlisé, des statistiques qui divergent selon la source, une automatisation qui patine soudainement. Ces symptômes SI peuvent sembler anecdotiques. Pourtant, la vraie question, c’est de savoir à partir de quel moment ces brèches traduisent un problème systémique.
Si l’on gratte le vernis, on découvre des années d’empilement de codes disparates, de solutions choisies dans l’urgence, de documentation fragmentaire. Lorsque la cohérence technique et fonctionnelle s’efface, la gestion du cycle de vie des applications ralentit, et corriger un simple bug vire au casse-tête. Sur le terrain de la qualité logicielle, l’usure se fait sentir : des performances en retrait, des évolutions longues à mettre en place, une difficulté à maîtriser les corrections en production.
On repère certains signaux forts indiquant que le cap du simple incident est dépassé :
- Applications qui pullulent sans jamais s’aligner sur le métier
- Référentiels de données qui ne racontent plus la même histoire
- Traçabilité des accès ou des modifications qui disparaît dans la masse ou le flou
Lorsque ces alertes s’accumulent, la capacité du SI à produire de la valeur s’effondre. La technologie ne suffit plus à masquer l’absence de gouvernance réelle : architecture négligée, pilotage flou, dépendances incontrôlées, tout laisse poindre une crise structurelle. Un driven design sans vision ou pilotage, et la fragmentation s’installe partout, y compris là où l’on croyait encore tout maîtriser.
Bonnes pratiques, outils et réglementations : renforcer durablement la gouvernance des données en entreprise
La gouvernance des données occupe désormais une place centrale pour les DSI, désireux de reprendre l’avantage sur le shadow IT et d’alléger la dette applicative. Bâtir une gestion solide des ressources numériques requiert une combinaison subtile de méthodes éprouvées, d’outils adaptés et d’une veille réglementaire constante.
D’abord, il s’agit de définir une politique de sécurité robuste et cohérente. Centraliser l’architecture et bâtir un référentiel de confiance pour chaque flux ou donnée reste le socle d’un pilotage sain. Les audits réguliers deviennent la routine pour détecter les redondances ou les lacunes, qui peuvent aisément se glisser entre les mailles du filet organisationnel.
Voici des leviers concrets à mobiliser pour refonder la gouvernance :
- Créer une cellule dédiée qui surveille proactivement la circulation et l’intégrité des données
- S’équiper d’outils open source assurant la traçabilité et l’interopérabilité des solutions
- Sensibiliser chaque collaborateur quant aux exigences du RGPD et des autres exigences réglementaires
Le cadre légal, emmené en France par le RGPD, impose un contrôle minutieux de la collecte, du stockage, de la circulation et de l’usage de la donnée. Dans la sphère bancaire, par exemple, la gouvernance passe par des cartographies précises, des accès verrouillés et une documentation exhaustive, afin d’être toujours prêts à répondre aussi bien à la demande du client qu’à l’audit inopiné d’un régulateur. Mais c’est une dynamique permanente : chaque nouveauté technique oblige à ajuster, renforcer, anticiper l’évolution des menaces et des usages.
Piloté, le SI devient moteur et non frein : on forge alors une organisation capable d’innover sans craindre de s’y perdre, d’exploiter ses données sans s’exposer à la dérive. La vraie question ne se pose plus sur la légitimité de la gouvernance, mais sur la capacité de chaque entreprise à s’en emparer dès maintenant, pour transformer une contrainte en levier.
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